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Humeur

Cette fois, c’est vraiment fini.

By novembre 12, 2021One Comment

Aujourd’hui, je devais partir à Montréal. J’étais prête à affronter 6h de vol même masquée, pis tu sais j’étais si heureuse d’embarquer avec Air Canada  parce que y a quelques années, c’était une habitude, mon habitude et j’aimais ça.

J’avais ressorti ma grosse valise pour y mettre des vêtements chauds et je m’étais faite à l’idée qu’il neigerait peut-être, sauf que j’étais loin d’imaginer que mon visa de touriste serait refusé. Parce qu’aux yeux du Canada, je suis bien plus qu’une touriste, je suis toujours résidente permanente. Et c’est aussi ce que je ressens tout au fond de moi, j’appartiens toujours un peu à ce pays et j’avais envie qu’il m’appartienne pour toute la vie, parce que huit ans d’amour ça compte beaucoup.

Mais pour pouvoir partir, je suis obligée de faire une renonciation volontaire au statut de résident permanent.  Je vis ça comme un divorce mais pas à l’amiable parce que quand tu signes ce papier, les conséquences sont irrévocables et difficiles à digérer.

Aujourd’hui, je devais retrouver des amies, ces endroits que j’aime temps, ce décalage horaire de 6h auquel je m’étais si facilement habituée, je devais retrouver ce goût de vivre ailleurs.

Je sais que je ne retournerais pas m’installer là-bas, mais je sais aussi qu’en remplissant ce papier, je dis adieu, pour de bon, à un gros bout de ma vie. Un bout de vie qui m’a aidée à me construire et à m’épanouir. Un bout de vie qui fait que je suis celle que je suis aujourd’hui.

Et puis y a tous ces souvenirs encore si présents mais il faut que je lâche-prise, que je les laisse partir sans qu’ils disparaissent complètement, alors je vais le signer ce foutu papier, parce que je n’ai pas le choix, mais c’est à contre-coeur et ça me met un peu en colère.

Mais peut-être que c’est ce qu’il me fallait pour tourner la page pour de vrai. Et puis ça m’a permis de comprendre aussi que je n’avais jamais vraiment fait le deuil de ma vie d’expatriée, tout est trop souvent contradictoire chez moi et parfois je me sens toute mélangée, c’est pour ça que j’ai décidé de prendre contact avec une psychothérapeute, pour qu’elle m’aide à vivre avec ce passé à l’étranger sans qu’il soit source d’inconfort dans ma vie d’aujourd’hui. J’ai besoin d’apprendre à m’ancrer dans le moment présent.

Voilà. Une histoire s’achève et il faut que j’accepte qu’à l’avenir, je ne serais qu’une touriste comme une autre au Canada.

Mais je sais que je l’aimerais toujours plus fort que celles et ceux qui le visitent sans connaître la vie avec lui.

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