J’ai toujours eu du mal à m’entendre avec toi. J’ai même du mal à te prononcer correctement. Faut que je m’y prenne à plusieurs fois.
Tu es ce que j’essaie de cacher le plus au fond de moi, parce que je ne sais pas trop quoi faire de toi. Mais tu arrives quand même à prendre de la place, à te faire entendre. J’ai beau tenté de toutes mes forces de te faire taire, tu finis toujours par revenir…comme les règles, mais on n’a pas encore inventé de culottes Fempo (♡) pour te temporiser.
Et parfois, je te laisse prendre du terrain. Parfois même, je jette l’éponge.
Et je te prends en pleine face. Ça fait un peu beaucoup mal. Du coup je cherche à rationaliser, c’est mon moyen de défense mais en vrai, c’est du bullshit. Je m’y prends comme un manche à balai. Et je suis une putain d’hypocrite. Je dis assumer ma sensibilité alors que je ne suis même pas capable de me montrer vulnérable.
Mais attention, ce n’est pas complètement de ma faute. On nous répète à longueur de journée qu’il faut être fort, que la vulnérabilité c’est de la « faiblesse », que l’on se met en danger en étant vulnérable. Alors oui, c’est prendre un risque, mais ça demande un foutu courage.
Et moi la première, badass de nature (ou par la force des choses), j’ai du mal à l’accepter, cette partie de moi. Je m’évertue tant bien que mal à l’ignorer mais mon corps, ma tête (un peu comme un slam de Grand Corps Malade), me rappellent à l’ordre.
Et là, c’est le drame. Enfin, toutes proportions gardées.
En fait, quand ça m’arrive, ça me donne l’impression d’être comme une bête sauvage prise au piège. Un piège dans lequel je me suis mis toute seule, parce que je ne me suis pas écoutée. Je n’ai pas voulu voir ce qui n’allait pas et surtout, je n’ai pas voulu ressentir toutes ces déceptions, ces colères, ces doutes que j’avais négligemment enfouis quelque part au fond de mon coeur. Mais il n’est pas fait de glace au chocolat, même si je m’évertue avec une intention consciente ou non à le rendre plus solide que n’importe quel meuble allemand. Incassable, donc.
Alors depuis quelques semaines, j’apprends doucement, à cohabiter avec cette vulnérabilité. Ça demande du temps, c’est un peu comme de la rééducation émotionelle.
Et ce qui rend la tâche ardue, carrément flippante même, c’est que l’on se jette en pâtures aux gens. Et vous et moi, le savons très bien, nous sommes loin de vivre dans le pays des bisounours (surtout en France en ce moment) (sauf si au lieu de chaire et de sang, tu es fait de pierres et de bois). Et du coup, c’est un peu le dawa dans ma tête. C’est même la salsa du démon. J’ai du mal à m’endormir, ou je me réveille au milieu de la nuit pour aller aux toilettes, (chose que je ne fais habituellement jamais) comme si j’avais une infection urinaire. Et ça, ça craint du slip. Mais je sais que c’est mon corps qui se venge. Et qu’il faut que je l’écoute.
Et que je me pardonne. Que c’est pas grave si je me suis trompée sur une ou des personnes, que j’ai le droit d’être déçue, fâchée, d’avoir du chagrin et de le dire , que je peux avoir des doutes, remettre tout en question et avoir envie de m’évader.
Et que malgré tout, ça ne m’empêche pas d’être positive. La preuve, écrire sur ma vulnérabilité était un pari risqué mais je sais que votre bienveillance saura la recevoir. Et peut-être même, mieux que moi.
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Tes articles font (très) souvent échos en moi et celui là particulièrement… Accepter de faillir, de ne pas tout contrôler, d’avoir peur ou d’être triste, c’est un long chemin.
On est si bien avec soi, alors pourquoi s’ouvrir au monde en plus ? Et pourtant je crois que partager sa vulnérabilité c’est aussi aider et accompagner tout ceux qui sont comme nous.
Merci tout beaucoup ♥
Pêche
Merci beaucoup pour ton commentaire! Et oui, tu as raison, c’est un long chemin…
Moi aussi j’aime tes articles, toujours plein de sincérité et inspirant ! Et que dire sur ta pratique du yoga ?! Juste : WOAhou !
Prends soin de toi ♥