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Etre soiHumeur

Depuis que je m’en fous.

By janvier 13, 2018janvier 3rd, 202115 Comments
De ce que pensent les autres. Pas de la vie en général.
Y a quelques jours, on discutait avec des amis qui comme moi sont dans le milieu de la communication. Et un copain m’expliquait qu’il avait du mal à prendre du recul par rapport aux remarques, commentaires négatifs qu’il pouvait parfois recevoir. Et c’est complètement normal car quand on se lance corps et âme dans un projet on n’a pas tellement envie de se faire emmerder par du mauvais karma. 
Et c’est en parlant avec lui que je me suis rendu compte que vraiment, “je m’en balek” de l’avis non constructif des gens malveillants ou pas bien dans leur peau etc etc.
 
Alors attention, ce n’est pas de l’arrogance ou que je me crois au dessus des autres, non, c’est plutôt ce que l’on appelle en anglais de la ” Self preservation“.
Et c’est d’ailleurs quand je travaillais aux Etats-Unis, que j’ai eu mon premier déclic. 
 
Je bossais comme réceptionniste dans un grand hôtel familial et le rythme de mes semaines était bien hard. L’American dream tu vois. Pendant un temps, j’ai dû faire le shift de nuit, j’arrivais à 11 pm et j’étais censée partir à 7am, oui mais voilà, ça ne se passait jamais comme prévu. Bien souvent je quittais le taff ver 9 am, éreintée mais boostée par cette ambiance californienne qui me donnait des ailes. Mais je suis humaine et un jour, suite à une prise de bec avec un collègue/ami qui avait tendance à tester tes limites, je me suis énervée (je préfère dire que je ne me suis pas laissée faire) et après lui avoir balancé un gros :”fuck you, I am going home” (home à San Francisco), je suis effectivement rentrée chez moi. J’étais à bout et je n’ai pas regretté mes actes. C’est aussi ce jour-là que j’ai compris que je gérais en américain car j’étais capable de m’énerver en anglais. Petite victoire personnelle.
Evidemment, ma boss, mes collègues, ma supervisor se sont inquiétés et m’ont appelée pour comprendre ce qui c’était passé. Le lendemain, on s’est expliqués avec mon collègue et ça c’est terminé en hug, les américains aiment bien les happy endings. Et moi aussi. 
Suite à cela, j’en ai rediscuté avec le mari de ma patronne (un gars très chouette) qui m’a dit une phrase qui continue de résonner en moi : ” Jasmin, don’t take it personally“. J’ai mis du temps à vraiment la saisir parce que merde, c’est dur de ne pas prendre les choses pour soi, de se détacher et puis je me suis dit qu’au fond il avait raison et tranquillement, j’ai adopté cette façon de voir les choses.
C’est donc après ça que j’ai appris à prendre un peu de recul, que j’ai commencé à parler comme Vandamme appliquer dans ma vie de tous les jours ce fameux “lay back“, une notion américaine qui consiste à se détendre. Mais pour de vrai.

 

Le deuxième déclic, celui qui m’a complètement libérée du jugement des autres, s’est produit au Canada
Quand tu vis là-bas quelques années, tu réalises à quel point les français se prennent la tête sur tout et surtout sur l’image qu’ils renvoient. Du coup, en vivant dans cette atmosphère positive (certains diront “trop”), j’ai changé moi aussi. 
J’ai fait un immense travail sur moi-même, parce que forcément être loin de chez soi, ça bouscule ses repères. J’ai cherché à comprendre qui j’étais réellement. Et pour y parvenir, j’ai fait appel à une psychothérapeute (une immigrée française à Toronto) que j’ai vu assez régulièrement pendant 2 ans. Je n’ai aucune gêne à en parler car c’est de loin la meilleure chose que j’ai jamais faite. On a abordé le thème de l’identité, c’était un sujet complexe parce que je ne savais plus trop qui j’étais entre cette fille d’une maman allemande, d’un papa français et qui devenait aussi un peu canadienne. Tout est lié à l’enfance alors on a fait un grand saut dans le passé pour ensuite revenir dans le présent et mieux le situer. C’est assez incroyable toutes les réponses que l’on peut avoir en soi et à quel point, finalement, on est responsable de son bien-être. 
Quand on vit des périodes délicates (voire merdiques), c’est là qu’on est le plus vulnérable et de ce fait plus sensible au regard des autres. Madame Allot (ma psy d’amour) m’a accompagnée quand j’ai fait face à la séparation de mes parents à distance, au cancer d’une amie, au suicide d’une élève, elle m’a donné les clefs pour, non pas me durcir, mais pour vivre ces moments-là de la façon que je voulais, j’étais libre de pleurer, de crier, de ressentir ce que moi j’avais envie de ressentir et peu importe si je passais pour quelqu’un de “fragile”. Et c’est d’ailleurs l’ironie de la chose car c’est en me montrant ainsi (et avec des séances de méditation) que je me suis vraiment détachée du quand-dira-t-on. 
 
 
Je poste régulièrement sur les réseaux sociaux, pas du tout dans un but narcissique mais parce que j’aime écrire, partager des bouts de vie, échanger et c’est certainement une vielle habitude d’expatriée. Je ne cours pas après le “like” , j’m’en fous en fait. Et j’m’en fous complètement de ce que l’on peut penser de moi et de mes posts. Je ne cherche pas de reconnaissance de quelque façon qu’il soit, je n’en ai pas besoin parce que je sais qui je suis et pardon mais je n’ai rien à prouver à personne. Alors on aime ou on n’aime pas.  Take it or leave it qu’ils disent là-bas. En tout cas, j’ai fait le choix de toujours mettre mon bien-être (et celui de ceux que j’aime évidemment) en priorité, sans faux-semblant, avec ce recul nécessaire pour ne pas se faire déstabiliser et en conservant un tas de valeurs que je porte en moi. 
 
 
 
Bon, ça ne fait pas de moi quelqu’un d’intouchable mais de serein, et c’est plutôt chouette comme sentiment. Essaies, tu verras.

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